Sleeping pop, d’artiste de rue à entrepreneur culturel !

Vues: 409
0 0
Read Time:4 Minute, 14 Second

 

Dans un contexte culturel difficile, les artistes malgaches essaient tant bien que mal à structurer leur métiers. Parmi eux, sleeping pop, artiste, mère,  épouse et entrepreneur culturel nous livre son histoire.

Témoignage :

Je suis née dans une famille pas riche mais pas pauvre aussi, j’ai toujours été attirée par ce qui ne suivait pas le système : lire des livres et regarder des dessins animés à longueur de journée au lieu de jouer à la poupée. Je n’ai que mon bac mais même pour l’avoir, j’ai du galérer pour l’avoir parce que tellement ma famille pensaient que j’étais un mauvais investissement car  je voulais faire de l’art .

 

J’ai dessiné depuis toute petite mais je suis entrée ou me suis incrustée dans le domaine professionnel vers mes 13 ans.

Je vendais mes tribales aux tatoueurs dans les rues à 200 ar pour avoir un peu de quoi acheter du papier. A l’époque je ne savais même pas ce que c’était le A4 ou le A3!

Ensuite j’ai entendu parler du Tahala rarihasina où les damnés de l’art se sont isolés. Mais ce n’était pas trop mon truc la peinture …

 

A l’époque à part le dessin je dansais du Hip hop dans mon quartier et c’est comme ça que j’ai atterri sur le parvis du Centre culturel Albert Camus (aujourd’hui Institut français de Madagascar) pour m’entraîner aux yeux de tous sous les arcades.

C’est comme ça que je suis tombée sur à peu près tous les festivals qui se sont déroulés à Tana: « Faites du Hip hop », « gasy bulles », « les dis mots de la francophonie » etc.

J’en ai profité pour participer aux différents ateliers : BD , slam, poésie, écriture, cinéma, danse, photo … Pour finir par me produire partout et faire plusieurs types d’arts pour m’améliorer dans chacun d’eux.

 

Entre études et art je passais quasiment 3/4 de ma vie à faire l’artiste et le reste étudier. 02 ans après mon BEPC à 15 ans, je m’efforce à avoir le bac pour pouvoir me consacrer à mes activités. Toujours sans le soutien de ma famille.

Je participe à Gasy Bulles, Les Rencontres du film court (RFC), Dix mots de la francophonie etc. et me fais de la place partout, c’est en déambulant dans ces événements, pendant dix ans que je fais des constatations: il n’y a pas de structure de formation ni d’accompagnement pour les jeunes artistes Malagasy, ils font l’incruste comme moi en se préparant à se faire virer des ateliers à coup de pieds la où ils tentent leur chance et si ils y parviennent c’est surtout par des moyens financiers mais du reste la majorité ont laissé tomber.

 

Les centres culturels ont continués d’exister, mais plus il y a eu de soucis politiques et gouvernementaux, moins il y a eu d’activités, et ces structures malgré qu’ils existent ne sont pas pour tous c’est pas tous le monde qui y vont.

C’est ainsi que j’ai choisi de créer des structures pour éviter 10 ans de galères à la relève et mettre en place une plateforme pour les jeunes artistes, pour qu’ils puissent être légitimes et professionnels au niveau international et national.

De même pour le public, les structures existantes ont un champ restreint car ils sont réservés malgré le fait qu’ils pensent viser le grand public. C’est pourquoi j’ai choisi d’aller vers les gens, voir de quoi ils ont besoin et faire des projets plus près de la réalité et rendre accessible la culture.

 

C’est ainsi que l’Association Ariart, qui est la fédération de personnes qui ont travaillés ensemble sur plusieurs projets depuis plus de dix ans et qui veulent légitimer leur travail, est née. Une association donne plus d’envergure à nos actions, malgré le fait que ces actions nous les avons toujours fait mais sans dire que c’était nous, c’est-à-dire, de manière informelle. La création de l’association est partie des constatations de l’inexistence de structure de formation, plateforme d’échange, l’inexistence d’éducation à l’art et la légitimité des artistes. L’association a été créée en octobre 2016 avec une dizaine de membres.

 

Nous sommes aujourd’hui près de 30 membres à majorité cinéastes. Pour ces derniers, les nouveaux arrivants dans le cinéma fonts toujours appel à eux pendant leur projet de film et en général ce sont ces projets qui raflent les zébus d’or lors des RFC. En même temps, ils les accompagnent pour la réalisation des films et leurs donnent des petites formations. Pour les autres branches de l’association, nous voulons créer un autre chemin pour ces « autres » qui ne se sont pas  dans une structure.

 

Réellement, on veut faire les choses dans les règles pour l’intérêt de tous. Parmi nos projets, on peut citer par exemple : « Kolontsaina Festival anaty Elakelatrano », l’Education à l’image, l’Encadrement de projet cinématographique, des formations cinématographique … et d’autres que l’on est entrain de mettre en place.

On essaye de collaborer avec les autres structures pour que l’on devienne une grande fédération. Peut être avec les mêmes objectifs.

 

Publié par

Redaction

Happy
Happy
0 %
Sad
Sad
0 %
Excited
Excited
0 %
Sleepy
Sleepy
0 %
Angry
Angry
0 %
Surprise
Surprise
0 %
Previous post Facebook lance une nouvelle plateforme pour accompagner les entreprises
Next post Une unité d’assemblage de lampes et de véhicules solaires en vue.